3. Remarques de bienvenue

Meric Gertler

Nous tenons à reconnaître l’histoire de ces terres sur lesquelles est érigée l’Université de Toronto. Elles font partie depuis des milliers d’années du territoire traditionnel des Hurons-Wendats, des Sénécas et, plus récemment, des Mississaugas de Credit River. Aujourd’hui, ce lieu de rassemblement est encore le foyer de nombreux Autochtones de l’Île aux tortues, et nous sommes reconnaissants de pouvoir travailler sur ce territoire.

La série des Dialogues nationaux est un effort coopératif de la part des universités et des collèges du Canada. C’est une puissante source de changement social positif, comme on a déjà pu le constater lors du lancement de la Charte de Scarborough contre le racisme anti-Noir et pour l’inclusion des Noirs. Nous sommes ravis que des collègues de tant d’organisations membres participent à la rencontre de cette année.

Ce sujet est de la plus grande importance. Toutes les universités et tous les collèges s’accordent pour dire que pour réaliser leur mission éducative, ils doivent accueillir la pleine diversité des expériences et des perspectives humaines. À cet effet, les établissements postsecondaires du Canada et les organisations-cadres qui représentent notre secteur ont intégré l’accessibilité à leurs politiques sur l’équité, la diversité et l’inclusion. Ces politiques reflètent les codes des droits de la personne et les lois afférentes du pays, qui tiennent compte des personnes ayant des handicaps, des femmes, des peuples autochtones, des membres des communautés racisées et d’autres groupes dignes d’équité.

Par conséquent, l’accessibilité est l’une de valeurs fondamentales que nous partageons comme chercheurs, professeurs, administrateurs et Canadiens. C’est une priorité, et non une préoccupation secondaire, qui doit être intentionnelle et complète. Nous avons réalisé des progrès considérables depuis quelques années. À cet égard, soulignons le travail de l’Institut sur l’accessibilité de l’Université Carleton, les programmes d’études sur la condition des personnes handicapées du Collège Bow Valley et le programme sur les droits, la citoyenneté et le handicap de l’Université du Québec à Montréal, le premier du genre dans la francophonie. On peut y ajouter, entre autres, le Laboratoire de soins de spatialisation de l’Université St. Francis Xavier et notre propre Centre d’études sur les handicaps globaux de l’Université de Toronto Scarborough.

Il existe de nombreuses autres initiatives en matière d’accessibilité dans nos propres instituts, mais nous devons redoubler d’efforts. Universités Canada, dont je suis actuellement le président, a lancé un sondage en 2019 sur les politiques et pratiques d’EDI dans nos établissements membres. Les résultats ont contribué à obtenir les données nécessaires pour l’analyse comparative, le renforcement des capacités et le partage d’information. Ils font foi d’un engagement ferme et généralisé envers l’accessibilité dans l’ensemble de notre secteur, mais confirment également qu’il reste encore beaucoup à faire pour réaliser pleinement nos engagements. Le sondage a été repris en 2022, et les résultats seront publiés sous peu.

Au lendemain de la pandémie, nos établissements revoient l’utilisation de l’espace alors que nous réfléchissons à l’expérience du télétravail et que nous répondons à la demande croissante d’adaptations en vue d’un travail hybride. Nous revoyons également la manière d’intégrer les technologies numériques à notre enseignement et à notre apprentissage. Notre réflexion sur ces questions représente une excellente occasion d’évaluer comment faire progresser l’accessibilité en classe et au travail.

Nous pouvons utiliser ce processus pour accélérer l’intégration des principes de conception universelle à notre planification afin que nos milieux d’enseignement, d’apprentissage et de travail, tant en personne que virtuels, soient de plus en plus accessibles à tous.

Je tiens à tous vous remercier pour votre examen du capacitisme et de l’accessibilité dans nos établissements. Vos compétences, votre passion et votre engagement contribuent à améliorer les choses. Je remercie également les organisateurs de la rencontre d’aujourd’hui et nos collègues de tout le pays qui ont participé activement au processus des Dialogues nationaux.
 

Meric Gertler
recteur, Université de Toronto


 

Kelly Hannah-Moffat

Le thème de la Journée internationale des personnes handicapées des Nations Unies était Des solutions pour un développement inclusif : le rôle de l’innovation pour un monde accessible et équitable. Sur ce thème, les Nations Unies favorisent des échanges globaux pour que les personnes en situation de handicap puissent franchir les obstacles dans les secteurs publics et privés.

Il encourage les échanges sur ce que les innovations peuvent apporter pour soutenir le plein accès à l’emploi dans un monde du travail en pleine mutation. Ce type d’échanges correspond exactement à ce que nous voulons faire de ces séances. Il est stimulant de compter sur des panélistes d’établissements postsecondaires des secteurs publics et privés de tout le Canada et sur plus de 1 000 inscriptions.

Nous sommes ici pour épouser des perspectives diversifiées, pour remettre en question les pratiques et les hypothèses actuelles et, à titre d’établissements, pour créer des solutions conjointement avec les personnes en situation de handicap. Je tiens à remercier tous les participants. Merci d’avoir reconnu l’urgence de ce que nous sommes venus réaliser, de vous assurer que tous les membres de nos communautés respectives peuvent participer pleinement aux activités et aux aspirations qui définissent nos établissements.

Nous ressortirons de ces dialogues armés de stratégies et d’idées concrètes à mettre en oeuvre dans nos propres milieux et, comme les Nations Unies le proposent, nous travaillerons à des solutions d’inclusion transformatives et à la conception d’espaces, de systèmes, de langages et d’attitudes qui favoriseront l’accessibilité pour tous.

L’inclusion est un état d’esprit nécessaire. Sans inclusion, nous ne respectons pas l’essence même des établissements postsecondaires, qui consiste à promouvoir la réussite de tous ceux qui y étudient et y travaillent. La promotion de cette réussite consiste à créer une culture institutionnelle qui intègre les principes d’accessibilité et d’appartenance, et à s’assurer que cette culture inclut et soutient les personnes en situation de handicap.

Si tous les membres de la communauté éprouvent un sentiment d’appartenance, ils pourront produire leur meilleur travail, exprimer toute leur créativité et faire plus que leur simple part. Nos milieux d’apprentissage, de travail et de recherche pourront à leur tour être enrichis par un vaste éventail d’expériences vécues et d’idées, et c’est alors que les établissements pourront atteindre l’excellence. En participant à ces dialogues, nous nous engageons tous à réaliser cet objectif. 
 

Kelly Hannah-Moffat
vice-rectrice, stratégie, équité et culture

 


 

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