7. Réflexions critiques sur l’intersectionnalité, les structures et les systèmes

NDA 2022 - panelist images: Critical Reflections on Intersectionality, Structures and Systems

La quatrième et dernière séance se penchait sur le rôle de l’intersectionnalité, des structures et des systèmes dans la promotion du capacitisme. Les panélistes ont exploré l’intersection du travail d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) avec le travail d’accessibilité et l’opposition occasionnelle entre les deux. Il y a eu des échanges sur la responsabilisation des établissements et les mesures à prendre pour favoriser une meilleure inclusion.

Le manque de représentation, la friction et la dynamique de pouvoir : le besoin de solidarité

Par le passé, les personnes noires, autochtones et racisées étaient exclues des échanges sur l’accessibilité. Il manque souvent de représentation des personnes noires, autochtones et racisées et des personnes ayant des handicaps au sein de groupes, de conseils ou de comités voués à mettre au point des systèmes, technologies et espaces accessibles. Les expériences vécues de personnes de communautés diversifiées, y compris les immigrants qui ont des handicaps et les personnes LGBTQI2+ qui ont des handicaps, ont besoin d’être reconnues et entendues; autrement, les systèmes et les structures demeurent inaccessibles. Un panéliste a également souligné plus tôt dans la journée que la plupart du temps, les études reflètent les recherches d’hommes blancs. De même, une grande partie de l’activisme historique qui marque le mouvement pour les droits des handicapés découle des points de vue de participants blancs et hétérosexuels et ne tient pas compte des expériences des personnes LGBTQI2+, noires et racisées ayant des handicaps.

Un panéliste a remarqué que pour se débarrasser des systèmes qui maintiennent le capacitisme, les échanges doivent aussi prendre en compte la suprématie blanche et le racisme structurel. Le capacitisme est imbriqué dans l’hétéropatriarcat, la suprématie blanche, le colonialisme et le capitalisme. C’est pourquoi il faut adopter une approche intersectionnelle du capacitisme.

Il a également été avancé que les personnes qui participent aux mesures d’EDI doivent approfondir l’approche intersectionnelle de leur travail pour faire progresser l’accessibilité et corriger le capacitisme. Les travaux d’EDI et d’accessibilité doivent être complémentaires et se renforcer mutuellement. Le courant sous-jacent d’ « olympiques de l’oppression » influe également sur les travaux d’EDI et d’accès. Par ce terme, on entend que la marginalisation est souvent évaluée en fonction du groupe (d’après la race, le genre, la situation socioéconomique ou le handicap) le plus opprimé. Il crée également le mythe qu’un seul problème ou une seule cause peut être abordé à la fois.

 

Le travail d’équité, de diversité et d’inclusion et le travail d’accessibilité se veulent synonymes et interchangeables. Il est impossible de faire l’un sans l’autre; autrement, on ne fera ni l’un ni l’autre correctement.  – Jodie Glean

 

Les panélistes ont affirmé que pour obtenir un changement dans les établissements postsecondaires, les bureaux de l’EDI et de l’accessibilité doivent demander des comptes à la haute direction. Tous les secteurs de l’établissement doivent faire preuve de transparence et de responsabilité collective pour s’assurer d’éliminer les pratiques discriminatoires. Il faut également faire preuve de responsabilisation et de transparence à toutes les étapes du processus décisionnel, et non seulement au sein de la haute direction. La participation et la consultation des étudiants, des professeurs et des membres du personnel ayant des handicaps sont des éléments importants des structures décisionnelles pour favoriser un changement structurel et systémique, et les étudiants doivent occuper une position importante dans la gouvernance de l’établissement. Les mécanismes de responsabilisation et les mesures de réussite des objectifs doivent également être définis avec l’apport de ces partenaires.

Les panélistes ont également avancé qu’il faut créer des lieux pour que les personnes noires, autochtones, racisées et dignes d’équité ayant un handicap puissent éprouver un sentiment d’appartenance, se créer une communauté, partager des ressources et produire des occasions de mentorat. Ces lieux doivent être soutenus par les établissements, mais ils devraient être créés par les étudiants, les professeurs et les membres du personnel ayant des handicaps. Ils peuvent promouvoir des environnements où il est possible de tenir des échanges sur le racisme, la transphobie et d’autres formes d’oppression systémique qui recoupent le capacitisme. Ils contribuent non seulement à promouvoir le bien-être des étudiants, mais ils tiennent également compte du fait que les expériences des personnes LGBTQI2+, noires et racisées ayant des handicaps diffèrent de celles des étudiants, professeurs et membres du personnel blancs ayant des handicaps.
   


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